dimanche 12 janvier 2014

Dimanche 12 janvier 2014

Dimanche 12 janvier 2014


        Le ciel est gris ce matin et déteint un peu sur le moral des troupes. Nous savons que nous devrons passer cette journée sous la pluie .Dès que nous mettons pied à terre , les doutes s'effacent et l'optimisme reprend le dessus. 

        A Palompon , il est près de 10 heures quand notre chargement de tôles arrive. Le propriétaire du magasin accepte gentiment de faire un détour par le marché pour ajouter nos bambous aux tôles . Nous économisons ainsi les frais de carburant  mais surtout nous gagnons un temps précieux à ne pas avoir à trouver un autre transporteur.Nous quittons Palompon, Rémi et Kalo juchés sur le camion , sous la pluie .

La petite boutique de Palompon reçoit chaque soir notre nouvelle commande

Déchargement sous la pluie

        Arrivés à Tambis , et malgré la pluie , de nombreuses personnes nous attendent déjà sur la petite place. Nous prenons le temps de bien compter et classer les tôles en fonction de leur longueur pour éviter la confusion lors de la distribution .Puis les 8 familles concernées   reçoivent chacune à leur tour ce qui leur est destiné.L'organisation , suggérée par le "barangay captain", est un peu militaire : chacun devant son du , en ligne , sous la pluie .Personne ne doit bouger tant que tout le monde n'est pas servi .Pourtant personne ne se plaint.

Nous reprenons la liste de la veille pour répartir bambous et tôles

Tout le monde patiente


        La distribution est une réussite , pas d'erreur  , organisation parfaite. Jerry prend la parole . Il explique aux habitants que cette distribution n'est pas la dernière , que nous reviendrons lundi pour voir les familles qui sont encore dans le besoin . Il nous remercie chaleureusement , avec une émotion certaine . Nous avons droit à une salve d'applaudissements . Malgré le froid qui commence à gagner, car tout le monde ruisselle , nous avons tous le sourire .

Discours de Jerry



 Marichou et Ronaldo nous invite à manger . Ils font partie des familles que nous avons décidé d'aider . Ce matin , ils sont un peu déçus car nous pensions hier reconstruire la totalité de leur toit (leurs murs sont en ciment , chose rare). Nous avons en fait réalisé que leur situation est beaucoup moins grave que certaines autres . Leurs tôles sont un peu abîmées mais ils ont un toit et des murs ! Nous avons donc décidé de leur reconstruire seulement la moitié de la maison , soit la partie couchage , mais de laisser la partie cuisine en l'état pour le moment. Nous sommes souvent confrontés à cette réalité : refuser notre aide à des gens pauvres pour aider des gens encore plus pauvres . Marichou et son mari comprennent. Leur repas est délicieux et le café nous réchauffe .

La cuisine de Marichou
Jerry nous présente son élevage de Tilapias
Marichou nous sert un repas chaud

      Nous sommes un peu surpris de voir pour la première fois aux Philippines  une famille ayant un chien considéré comme un véritable animal de compagnie , choyé , caressé .Pour la très grande majorité des gens dans ce pays , comme dans beaucoup de parties de l'Océanie , le chien reste dehors . Son seul contact avec les humains est de recevoir une pierre ou un coup de pied de temps en temps , quand il n'est pas servi en sauce lors du repas familial . Jerry  le considère comme le meilleur ami de l'homme .Ronaldo nous avoue même que son chien passe parfois la nuit avec eux .


      Nous profitons également de cette pause à l'abri pour parler avec Jerry , le responsable du village , qui partage ce repas avec nous . Il vient d'acquérir des tilapias . Ceci nous rapproche car nous avons nous aussi voulu élever ses poissons . Ce qui s'est avéré impossible en bateau semble ici parfaitement adapté . L'eau des poissons servira à fertiliser les rizières , les poissons à nourrir le village. L'élevage peu aussi limiter l'utilisation de fertilisants . Les Philippins n'ont encore pas intégré la notion de production BIO . Nous promettons de lui fournir de la documentation sur l'élevage des tilapias que nous pourrons trouver sur internet.


      Il est tant de rentrer aux bateaux même si il n'est pas très tard. Personne ne travaille aujourd'hui , d'une part car nous sommes dimanche , d'autre part à cause de la pluie .Il nous faut absolument rentrer pour mettre des vêtements secs avant de tomber malades . Nous prenons rendez-vous avec Jerry pour le petit déjeuner demain matin à 7h . Il est ravi de venir  visiter le bateau . Ensuite nous irons en sa compagnie revoir le Mayor de Palompon pour essayer d'obtenir de lui le prêt d'une tronçonneuse et de quelqu'un susceptible de l'utiliser . Couper du bois avec cet outil est une chose , en faire des planches régulières relève par contre d'un  certain talent.Jerry espère également que la ville puisse nous fournir un véhicule pour nous éviter les aller-retours en mobylette ou en camion sous la pluie . On peut toujours demander .....


        La fin de l'après midi se passe dans un petit restaurant de Polompon qui accepte , moyennant  20 pesos de l'heure , de nous servir de bureau . Le ciel gris de ces derniers jours ne permet pas aux panneaux solaires de charger correctement nos batteries sur les bateaux.Nous avons tous les soirs plusieurs heures de travail de tri des photos et de rédaction des textes . Nous pourrions bien sur nous en dispenser mais nous avons toujours à l'esprit la générosité de tous ceux à qui nous devons de pouvoir travailler ici à la reconstruction . Nous ne manquons d'ailleurs jamais de le rappeler dans tous les villages : cet argent n'est pas le notre . Il vient de presque tous les continents .

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