lundi 30 décembre 2013

Tulang


Genèse du projet


Après notre "mission" a Carnaza ,nous avons repris notre petite vie au chantier du" dry dock" Kalo et Lia termine la préparation de " Free spirit" pour un nouveau départ , et Sophie et Rémi termine l' aménagement de "Surya".  Avant de partir pour Carnaza nous avions rencontre Patrice qui comme  nous a collecte quelques donations pour organiser des missions dans le nord de Cebu avec sa voiture et souvent avec sont argent personnel. il emmenait des sacs de nourriture dans les villages les plus éloignés de la route principale , et il rencontrait parfois des gens complètement démuni et que personne n avait encore aide.  nous avions tout de suite sympathise avec lui , et nous sommes depuis reste en contact. En revenant de Carnaza nous le rappelons pour lui expliquer ce que nous avons fait la bas  , il nous explique que il est a Tacloban, dans la zone la plus dévasté par le typhon, avec une équipe de pompier volontaire Français .  A son retour nous  mangeons ensemble , et dans la conversation il nous parle d une petite ile des Camotes : Tulang, que il a vu en passant en allant a Tacloban et qui semble avoir été très touché par le cyclone . Un australien nous en parle également . Nous décidons donc que notre prochaine destination sera Tulang .
Nous pensons que un mois après le passage du cyclone l'urgence alimentaire et médicale est passée et on se focalise sur la reconstruction des maisons touchées par le cyclone notre premier choix se porte sur des feuilles que les philippins mettent sur les toits et qu' ils appellent "nippa". Apres réflexion nous nous apercevons que la quantité nécessaire de feuille dépasse largement les capacités de stockage des deux bateaux. Notre choix se porte alors sur les tôles  que nous n aimons pas particulièrement mais qui ont l avantage de ne prendre que peu de place et qui sont très appréciées par les habitants. 
Les informations que nous pouvons recevoir de l ile nous parlent d une douzaine de maisons totalement touchées. Nous tentons d estimer la quantité de tôles et de bois nécessaire pour reconstruire une petite maison, nous multiplions par le nombre de maisons, et nous partons  acheter ce matériel. 
Nous embarquons 100 tôles et 80 morceaux de bois 5cm par 5cm.
Comme l' ile n est pas très éloignée de Cebu nous pensons qu' il sera possible de refaire un voyage si besoin est.
Patrice fera parti du voyage , ainsi que Daniel , nous estimons que l on aura besoin de bras pour cette opération . 


Samedi
Nous partons de bonne heure . La mer est un peu agitée , mais il n y a pas de vent et la traversée se fait au moteur . Peu a peu la mer se calme nous apercevons rapidement les Camotes . La petite ile de Tulang ne sera visible que plus tard car elle n est pas montagneuse et ne se détache pas de l horizon.
Kalo et Lia sur le Free spirit suivent doucement le Surya , moteur a bas régime car après toutes les modifications qu' ils ont apporté a leur moteur ils ne veulent pas le faire tourner trop vite.
Les dauphins accompagnent Surya un long moment , la traversée est très agréable malgres le manque de vent , nous arrivons vers midi , un comite d accueil nous attend déjà car patrice avait annonce notre venue, ils montent a bord sans demander l autorisation , nous propose de décharger la marchandise.
Nous temporisons et demandons gentiment de nous laisser le temps d arriver , nous leur expliquons que nous restons quelques jours et que par conséquent il ni a pas d urgence  , nous attendons  le Free spirit qui a été un peu distancé.
Nous prenons un repas tous ensemble , Le mouillage est un peu encombré , nous sommes environné de bateaux de pèche .
Nous descendons vers deux heure tous les six , le comité d accueil a disparu , nous commençons notre visite de l ile . Notre première impression est qu' il y a moins de dégâts que prévu  . Nous arrivons un mois après le typhon et beaucoup de villageois ont eus le temps de réaliser des réparations.  Les autres ont certainement besoin de nous , car ils n ont pas reconstruit faute de moyens.
Nous parcourons les petites ruelles du village accompagne de Belly l un des instituteurs du village , ainsi que happy que nous ne connaissons pas encore , mais qui est une personne assez haut placé dans la communauté. Ils parlent tout deux anglais , ce qui facilite la communication.
Nous traversons le village et nous retrouvons a l opposé de l ile sur la cote expose au vent . C est un dédale de branches et d arbres apporté par la mer . Après avoir parcouru la moitié du village nous n avons toujours pas trouvé de maison suffisamment abimé pour nécessiter une reconstruction. Nous poussons jusqu'
A l 'école qui est située sur une hauteur , quelques dégâts sont visibles , des salles de classe de fortune ont été réalisé a la hâte , mais les enfants travaillent dans de bonne conditions. Deux des classe ayant résisté au typhon son vraiment très sombre même en pleine journée, et l instituteur nous explique que lorsque le temps est couvert la classe est plongée dans l obscurité ,Nous pensons tous en même temps que nous avons peut être trouve un endroit pour placer l'un de nos panneaux solaire. 
Nous prenons un autre chemin et retraversons le village . Sur une petite colline , une maison a totalement disparue ,

Il s'agit d une maison ou vivait trois personnes, on la porte sur notre liste. Un peu plus loin une couple vit avec se 8 enfants , la maison n est pas détruite mais penche dangereusement et retenue par des bouts de ficelle , elle sera sur la liste. Ce quartier semble plus durement touché car vingt mettre plus loin une maison n est plus qu' un amas de vieux bois pourri, une vielle dame est assise au milieu de tout ça , huit personnes vivaient la, une de plus sur la liste. Plus loin contre une falaise , une maison s est affaisse sur elle même.


En revenant en arrière un peu en retrait une famille vie dans les décombres , du matériel a été acheté pour réaliser les travaux , mais pas suffisamment , et le courage semble manquer.
Ca fait cinq maison .
Dimanche
Nous avons appris que dans l ile voisine il tressaient des bambous pour en faire des cloisons, nous traversons le petit passage entre les deux iles en "banka" et après un quart d heure de mobylette nous arrivons dans la zone de fabrication . Quatre ou cinq fabricants se partagent le marché . Ils sont surchargé de travail a cause du typhon , tous les adultes travaillent ainsi que des enfants  très jeunes.Rien n est disponible tout de suite , nous commandons quarante plaques pleines ainsi que vingt ajourées . Délai de livraison: 1 semaine , cela nous laisse le temps de finir l ossature des maisons.
Pendant ce temps Patrice et Daniel essaie de faire des poutres a la tronçonneuse avec des tronc trouvés sur la plage  , le résultat n est pas a la hauteur  . Apres un quelques essais infructueux ils se rende compte que certain des spectateur sont beaucoup plus doué qu' eux  et ils les laisse faire .
Lundi : Les choses sérieuses commencent
Nous avions dimanche soir fait un appel aux volontaires , et lundi matin a sept heure du matin une dizaine d entre eux se présentent . Nous avions également rencontré un charpentier qui travaillait sur une autre maison et nous lui avions demande de nous aider moyennant 300 pesos par jour ce qui correspond a 6 euros. Le propriétaire de la maison  chez qui il travaillait nous l'avait gentiment prêté.
 Le plan du jour : construire la maison de Theresita avec l aide de Rolly le charpentier , et redresser la maison qui penche . Nous commençons par Therisita pour voir comment Rolly procède , ce qui pourra nous être très utile par la suite. Le chantier s organise patrice joue de la tronçonneuse les autres creusent de grands trous pour les piliers . quand le chantier a bien démarré Remi,  Daniel, patrice et Lia partent pour commencer l' autre chantier de la maison qui penche. Ils  tournent un peu dans le quartier , ils cherchent , pas de maison qui penche . Après un moment ils constatent qu' il n y a plus de maison qui penche , le propriétaire qui a peut être mal compris le message a rasé complètement la maison , l espace est vide , on doit recommencer a zéro. Apres concertation on décide de faire la même maison que Théresita on va reprendre des mesures et on démarre.  Apres un moment on s' aperçoit que certain des volontaires sont très habiles et surement plus que nous même , ils prennent petit a petit le chantier en main et nous devenons petit a petit des manœuvres.  
La journée se termine , les tôles sont déjà installées , nous sommes heureux du résultat , fatigue mais satisfait. 
Nous programmons déjà deux maisons pour le lendemain :" La grande maison" , et la maison de la plage .
Mardi
Les chantiers démarrent vers sept heure , nous nous répartissons sur les deux chantiers. Nous sommes un peu moins motivé sur la "grande maison" car on sent qu' ils on plus de moyens financier. Ils ont beaucoup de matériel: bois , tôles, etc.. . Nous les laissons réaliser les plans eux même , il en résulte une maison très grande qu' on appel parfois "le château". A la fin du chantier nous apprendrons que cette maison va habiter en fait deux familles. Nous donnerons que peu de matériel a cette maison , peut être moins que pour les autres.

Le deuxième chantier est la" maison de la plage" Cette maison habitera une petite famille de trois personnes , elle sera adossé a une falaise . On réalise les plans car nous fournissons tous les matériaux.  On opte pour un toit plat qui nous semble beaucoup plus facile a réaliser. Ici encore les volontaires philippins prennent les choses en main , ils ne sont pas très souriant , mais très travailleur. On les aide juste pour les fondations et nous vaquons a d autres occupations. Daniel essaie d imposer sa volonté car il pense qu' un des piliers est pourri , ce qui ne semble pas émouvoir les travailleurs . Apres moulte discussions il parvient a faire changer le pilier , bravo Daniel !
Le soir une partie du toit est déjà en place sur la" maison de la plage" Une petite modification a été apporté aux plans , le toit n est plus a un pans mais a deux pans , ce qui va demander l'utilisation de plus de tôles . Nous ne nous formalisons pas pour cette modification a part patrice qui pense qu' il ne faut pas "pousser mémé dans les orties" . Il est vrai que ces tôles auraient pu profiter a d autres . Par contre la maison est beaucoup plus jolie avec deux pans. Le comportement de cette équipe est peu rude , nous n avons pas souvent de sourires ni même de bonjours , mais nous prenons ça pour de la grande timidité . Les autres chantiers se passent dans la bonne humeur.
La "grande maison" est comme son nom l indique: plus grande que les autres , alors le toit n est pas encore posé quand la nuit tombe.







Nous apportons un sac de nourriture sur chaque chantier pour que les maitresses de maison puissent nourrir leur famille ainsi que leur volontaires, ainsi que  l 'équipe des "help each other" Nous nous régalons de délicieuses soupes , de poissons grillés , d'oursins , de coquillages , de pain a base de mais , parfois de poulet...



Une chose est sure c est que nous perdrons pas de poids durant cette mission.
Mercredi
Nous entamons le chantier de la colline : la" maison de Babi". Quand nous avons décider de reconstruire cette maison , Baby qui est le chef de famille , n était pas présent . Nous avons vu que sa femme qui nous a semblé très timide et réservé. Baby lui n est jamais content , il ne parle pas il aboie pour nous demander quelque chose . certain membre de l équipe regrettent la décision de lui venir en aide , alors que tant de gens sont adorable et on aussi besoin d aide.
Le problème sur la maison de Baby , c est qu' on ne peut pas enfoncer les poutres a cause du sol rocheux. Nous faisons appel a Rolly pour démarrer le chantier car Baby n est pas très habile.
 L' équipe "help each other" entre deux chantiers commence a réfléchir sur l' installation du panneau solaire a l école. Nous voulons électrifier deux classes qui sont particulièrement sombres. Nous décidons de placer une L.E.D pour deux élèves , ça fait a peu près 30. Nous utiliserons des bambous pour passer les câbles et suspendre les L.E.D . 





C' est " notre chantier", nous le réaliserons a 100% . Nous éclairons aussi les tableaux . Le résultat nous convient, il convient aussi aux instituteurs qui pourrons se servir le soir des salles comme salles de réunion. Le chantier va nous prendre quelques jours .
Jeudi
Les différents chantiers avancent biens , ils n ont maintenant plus besoins de nous a part pour leur fournir du matériel. Nous faisons des allers retours incessants entre l' ile et la ville de San fran , pour  aller chercher du bois , des tôles, des clous , des bambous ect. Partout nous sommes connu et reconnu , , nous sommes" les Français qui construisent des maisons sur l ile de Tulang" . Nous ne sommes pas apprécié par tout le monde. Le "mayor"  qui est le grand chef des iles ne voit pas notre activité d un très bon oeil. Il est propriétaire de l' ile de Tulang, surtout la belle plage de sable blanc qui descend doucement dans la mer. Plutôt que de reconstruire des maisons , il préfèrerait expulser tout le monde pour construire un hôtel a touriste. Plusieurs fois il demande a nous voir , nous lui disons que nous n avons pas le temps , jusqu'à ce qu' on le rencontre par hasard. Il descend de son gros 4X4 accompagné de gardes du corps . Il fait d'abord celui qui nous voit pas , puis il demande a quelqu' un de nous appeler .
Il daigne nous parler pour nous dire  qu' il veut bien que l'on construise des maisons , mais surtout pas en dur . Ce sera plus facile pour lui a détruire quand les habitants seront expulsés. Lia retient difficilement l envie  de lui dire ses quatre vérité, voir de lui coller un petit punch sur le bout du nez.
Depuis quelques jours un garçon d une dizaine d années nous suit comme une ombre . Il nous aide lors de distributions diverses,



il vient aussi sur le bateau , on le retrouve un jour endormi dans notre lit. Ce garçon s'appel John-rey . Il fait parti d une famille de douze enfants . Il est le cadet, et le plus grand doit en  avoir vingt cinq. L' un des grands vit avec une jeune femme qui a elle même un enfant . Il n y a pas de papa et la maman doit travailler a Danao , sur l ile de Cebu. Tout ce petit monde vit dans une cabane a moitié détruite ou il n y a que deux paillasse en bambou . Elle se situe entre la "grande maison" et la maison de Theresita . nous passions tous les jours et n avions pas remarqué qu' autant de gens habitaient cette maison. Nous décidons de reconstruire cette maison aussi . Ils avaient déjà du matériel , et attendait d en avoir assez pour commencer les travaux. Nous donnons le coup de pouce nécessaire (une dizaine de tôles , et ce qui manque de  bois) et les travaux démarrent immédiatement. 
 John Rey est attachant ,



nous demandons à l instituteur comment se passe pour lui  l école. Il nous répond qu' il n'y va plus depuis deux mois car sa maman n a pas assez d argent pour payer les frais qui s élèvent à trois cents pesos pour l année , c est à dire 6 euros. Il nous apprend également qu' il était dans les meilleurs de sa classe. Les fonds que nous avons collectés  n étaient pas destinés à ce genre de dépenses mais nous prenons la liberté de consacrer un peu d argent pour payer à John Rey  les frais pour cinq ans , ainsi que le matériel scolaire correspondant. John- Rey qui s 'était habitué à sa vie d'oisiveté ne voit pas forcement d un bon oeil cette nouvelle ! Nous demandons au professeur, en qui nous avons une grande confiance, de surveiller l'assiduité de John Rey à l 'école , et de nous envoyer ses résultats scolaires pour que éventuellement nous puissions revenir lui tirer les oreilles s'ils ne sont pas satisfaisants! Nous ne faisons pas forcément un enfant plus heureux , mais surement un enfant plus éduqué, et mieux armé pour la vie. Désolé John-Rey.....




Vendredi
Les six chantiers avancent doucement , nous distribuons les matériaux au compte goute pour ne pas qu' il y ait de gâchis. Quand on nous demande vingt bastains , on en donne dix et on attend de voir ce qui se passe. Souvent ils se débrouillent très bien avec ces dix morceaux, et recyclent de vieux morceaux pour ne pas tomber en chômage technique. On fait souvent le tour des chantiers et on commence à savoir nous aussi de combien de bois ils vont avoir besoin. Le bois est le problème numéro un , il en faut énormément pour construire une maison , il s'agit de bois de cocotier , qui est particulièrement lourd . Nous avons l'impression de  charger et  décharger en permanence . Nous ne sommes pas parvenu à un système simple :un coup de fil et le bois est déposé sur la plage. Nous devons presque tous les jours traverser vers l'ile voisine en Banca, prendre une moto, patienter des heures chez le fournisseur qui n'a pas beaucoup de stock , et qui n'a pas non plus beaucoup de moyen de transport. On doit souvent faire le forcing pour pouvoir repartir avec du bois et un camion.  
A coté de la maison de Baby ,il y a une famille adorable qui vit à cinq dans une maison complètement ajourée ,



réalisée avec des branches de cocotier  alignées environ tout les dix cm, si bien qu'on les voit vivre comme si on y était.



On ne réalise pas tout de suite qu' il s'agit d une maison. Le toit est couvert d une grande bâche. Un jour Jay-mare , le chef de famille, nous amène son fils qui est victime d une infection de la peau qui dure depuis plusieurs semaines . Nous l'amenons à l'hôpital de San Fran , sur l'ile voisine.Nous en profitons pour amener un stock de médicaments , restes de matériel des pompiers volontaires français venus travailler à Tacloban .Le personnel est émerveillé devant les garrots , les ciseaux, les gants,les bistouris et autre matériel qui leur font tant défaut.On nous fera cadeau de la consultation et d'une partie des médicaments disponibles sur place . Nous tombons sous le charme de Jay-mare . Il est toujours content , son sourire est permanent , il ne demande jamais rien , heureux malgré tous ses problèmes .Nous décidons de l'aider lui aussi . La structure de sa maison n'est pas trop mal, le bois de la" charpente" pas trop pourri .On lui fourni des tôles ,



des cloisons en bambous , des clous  , des bambous en lamelles pour le sol.  Son sourire permanent est encore plus lumineux si cela était possible. Quel plaisir d'aider ce genre de personne.... notre action prend tout son sens. On est heureux aussi.
Demain nous recevons la commande de cloisons en bambou , les maisons vont prendre une autre allure.
Samedi
Nous retournons à San Fran pour organiser le transport des plaques de bambou. Il en manque quelques unes , mais dans l'ensemble tout va bien . On déchargé sur la plage . On fait attention car les bords sont très coupants , quelques doigts de l'équipe s'en souviennent. On n'en distribue qu'une partie pour voir ce qu' ils vont faire avec.



Certains gâchent un peu et en redemandent , d'autres se débrouillent beaucoup mieux , réutilisent les chutes , tressent de nouveaux panneaux avec les petits morceaux.Il nous faut veiller à ce que gratuit ne rime pas avec abus .



Les délais de livraison et les prix ont augmentés depuis le passage du typhon .Nous n'aurons pas le temps de faire une deuxième commande. On essaie d'en donner le même nombre à tout le monde.Certains ont fait le choix d'une maison plus grande mais ils doivent alors compléter en apportant eux même une partie du matériel. Dans la maison de la plage des hamacs sont déjà tendus  , on a presque envie de s'y installer!
Dimanche
 Dimanche, c'est dimanche , on ne fait pas grand chose , les travailleurs non plus. On termine l'installation électrique de l'école . Patrice est parti rejoindre sa petite femme à Cebu , Daniel est parti victime d'une fièvre qui ressemble à la dengue , la mort dans âme, car il aurait adoré terminer cette mission. Nous nous retrouvons tous les quatre "the fantastic four " comme nous appelait Daniel.
Lundi 
Les maisons sont belles , les familles commencent à emménager , de petites tètes dépassent parfois des fenêtres. Il n y a pas encore de porte .










Il nous reste des tôles , des sacs de nourriture (fournis par Patrice) , des scies , des marteaux, des clous , du bois, des plancher de bambou , des cloisons ajourés. On se prépare pour une grande distribution ,


car rien ne doit repartir avec nous à Cebu. Nous décidons avant tout de donner à tous les volontaires  qui ont aidé à construire les maisons .L'un d entre eux ,Ellie a été un fantastique monsieur . Il cultive du riz sur un lopin de terre au nord de l'ile . Sa récolte a été détruite par le typhon, anéantissant son petit revenu .  Il a aidé pratiquement sur toutes les maisons . Très habile de ses mains ,il était souvent le chef de chantier.  Il est très timide , ne réclame jamais rien .Voyant le travail qu' il fourni, ainsi que son savoir faire, nous lui proposons un jour de lui donner le même salaire que le charpentier , il a refusé , il est un volontaire. Aujourd'hui,nous allons examiner  l'état de sa propre maison. Elle n'est pas a complètement détruite, elle tient debout , mais le bois est pourri , les tôles sont toutes percées, les murs sont presque inexistants, toute la façade est à l air libre . Ca ressemble plus a un poulailler qu'à une maison. Il est marié, il a trois enfants . Il a 49 ans . Plutôt que de rester chez lui a tenter tant bien que mal de colmater les fuites, il a passé une semaine à reconstruire les maisons des autres . Cet homme est un héros.. Leur maison est collée à la plus belle maison de l'ile , le contraste est saisissant. Nous demandons à Ellie de faire la liste de tout ce dont il a besoin . Nous lui fournirons tous les éléments de cette liste sans exception. Ses quelques mots de remerciement resteront à jamais dans nos coeurs. Il tient à nous prendre en photo  tous les quatre avec sa famille . Il veut faire plastifier ce souvenir pour le garder dans sa nouvelle maison . Il ne va pas commencer les travaux tout de suite ,  car les  maisons des autres ne sont pas terminées. Nous reviendrons sur cette ile pour voir l'avancée de ses travaux , et aussi pour lui ramener d'autres photos plastifiées que nous avons pris de lui...
Une par une , nous allons voir les maisons de tous les volontaires , nous analysons leurs besoins , pour l'un des tôles, pour l'autre du bois , ou une scie , un marteau , etc...A tous nous remettrons de la nourriture en plus. Nous faisons des petits tickets à remettre lors de la distribution. 
Nous découvrons la maison de Joseph . Nous connaissions tous cette maison du village , nous sommes passé devant des dizaines de fois , nous n'avons pas jugé bon de faire quoi que ce soit car nous pensions que c'était une cuisine. Joseph est marié, il a un enfant , il est très jeune. Sa maison est une carcasse de bâtons assemblés avec de ficelles. Ce garçon part aider son voisin à construire sa maison. On  fournira  à Joseph des tôles , les murs en bambou ajourés, des clous , marteau et scie .
Neil est lui aussi un homme exceptionnel , sa maison aussi était pourrie , ça ne l a pas empêcher de venir passer la semaine avec nous.
 Mario,  jamais nous n'oublierons ta petite famille et ta gentillesse. 
Le soir de la distribution arrive ,tout le monde vient avec un petit ticket . Rémi fait un petit discours pour livrer un peu nos impressions ,



nos sentiments après cette semaine intense en émotions . Il leur explique combien nous voulions remercier les volontaires , parle de Ellie qui est très fier de cette attention , des autres aussi . Sur sa lancée ,il dit que c est une des plus belles semaines de sa vie, ce qui rajoute à l'émotion générale . Le bonheur c est vraiment d'aider les autres.
Noel 
Une petite tension s'est immiscée dans l'équipe des"fantastiques four "pour la première fois depuis qu'ils se connaissent. Tension certainement due à la fatigue émotionnelle et physique que nous avons subie cette semaine. Nous sommes à deux doigts de ne pas passer le réveillon ensemble. Puis nous nous réconcilions en échangeant de long Hugs réparateurs . Nous mangeons des crêpes et du gâteau au thon que Lia a préparé . Nous pensions aller à la messe de minuit mais nous sommes épuisés, et kalo a une myriade de petites plaies infectées au pied , ce qui l'empêche de marcher normalement .
Le lendemain nous mettons les voiles direction Danao , ou nous allons reprendre notre petite vie avant de nouvelles aventures . Plein de petit bras s agitent sur la plage pour nous dire au revoir.
La traversée ressemble à la précédente, sans vent et avec un peu de pluie .Idéale pour prendre le temps d'écrire ces mots .







dimanche 15 décembre 2013