Cette fois la dépression annoncée est bel et bien là , pluie , ciel gris et vent au programme.
Rémi et Jacques restent au mouillage pour surveiller les bateaux.
Accoster se révèle une épreuve , avant même d’être mouillés par la pluie nous le sommes déjà par l'eau de mer qui a submergé notre annexe (petit bateau qui nous permet de nous rendre à terre).
Olong , notre chauffeur , nous attend déjà avec son grand sourire .En route pour Tambis !
Sur le chemin nous recommençons notre incessante quête pour trouver du bambou , les prix augmentent de jours en jours.Nous n'en ramenons que 6 fagots de 50 pièces ce matin , il nous en fallait 20.
Notre journée est un peu routinière : comptage et distribution des tôles et autres outils aux nouvelles maisons , vérification de tous les chantiers un par un pour distribuer la nourriture et régler les petits problèmes de chacun .
Lors du repas chez Jerry , celui nous raconte la visite de la Croix Rouge . Peu de temps après le typhon , alors que tous attendent de l'aide , les 4X4 à la célèbre Croix Rouge entrent dans le village . Jerry prend sur son temps précieux dans cette situation d'urgence pour les aider à répertorier les maisons détruites totalement ou partiellement , les besoins urgents etc ... Il ne les reverra jamais ! C'est notre deuxième mauvaise expérience avec cette organisation aux Philippines , on espère qu'elle puisse être parfois efficace ailleurs .Nous pensons qu'il s'agissait surtout pour eux d'évaluer les dégâts et de faire des statistiques. Quand on voit tout ce qu'il reste à reconstruire encore aujourd'hui , on peut quand même être perplexe .
Nos fonds sont quasiment épuisés , nous avons donc décidé de ne plus mettre en route de nouveaux chantiers , non pas que tout le monde ait une maison en bon état mais les plus démunis ont été aidé . Il ne faudrait pas maintenant devoir refuser de terminer une maison sur laquelle nous nous sommes engagés .Mais il reste une petite ruelle que nous n'avons pas explorée . Juste avant le repas nous décidons de vérifier . Elle est en fait plus longue qu'il n'y parait , une vingtaine de maisons .L'avant dernière est toute petite et son toit recouvert de morceaux de tôles rouillées et de bâches . A nouveau dans l'équipe les avis divergent car nous étions tous d'accord pour ne rajouter personne sur la liste . Il faudrait 12 tôles , nous optons pour donner la moitié .Le propriétaire , un tout jeune homme , vient rejoindre sa femme : c'est nino , un de nos volontaires .Nous lui expliquons que nous avons décidé de l'aider de 6 tôles mais que , parce qu'il a lui même aidé les autres , nous lui en donnerons 10 demain . Il pourra ainsi refaire son toit .Famille et voisins rassemblés autour de nous laissent éclater leur joie. Il en a les larmes aux yeux et nous un peu aussi ! Après toutes ces journées parcourir les rues des villages l'émotion reste intacte . Nous rencontrons des gens pauvres pour qui reconstruire s'avère impossible . Nous communiquons parfois difficilement car ils ne parlent pas tous anglais . Mais lorsque que notre décision de les aider est prise et que tout d'un coup leurs visages s'illuminent d'incrédulité , de joie et de reconnaissance nous revivons le même instant de bonheur partagé...et nos yeux brillent , comme au premier jour.
Ce soir la commande est passée pour les tôles de nino . Nous avons enfin trouver des bambous pour demain .Il faut regagner les bateaux avec un vent qui a encore forci et goûter un repos bien mérité . Nous retrouvons Rémi et Jacques qui ont profité de cette journée sur l'eau pour composer une nouvelle chanson avec guitare et violon : l'hymne de Tambis !
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