jeudi 27 février 2014

Melkhior est tombé d'un arbre



Le 22 février au matin nous quittons Masin , une jolie petite île.

Le vent souffle à 25 nd , la mer est plutôt agitée , nous décidons de faire seulement une courte étape . Grace à google-map , nous nous dirigeons vers Alibog , un petit village au fond d'une baie protégée, sur la grande île de Mindoro.

Surya et Free Spirit sont mouillés cote à cote , nous débarquons à la recherche de quelques produits frais .





Comme toujours dans les villages que personne ne visite , nous sommes très vite entourés d'une foule aussi curieuse que joyeuse . On nous procure de l'eau et on nous fait faire le tour du village . Bananes , pastèques et autres légumes sont disponibles . Nous nous apprêtons à regagner les bateaux quand on nous amène une lettre .Elle ne nous est pas destinée . Elle est écrite en Tagalog. Elle circule dans le village depuis 4 jours . C'est un appel à l'aide . On nous traduit : Melkhior est tombé d'un arbre . Sa famille est incapable de payer les frais et demande à tous de les aider .Les gens du village ont déjà donné un peu , 10 cts , 20 cts , parfois un ou deux euros . Personne n'a d'argent ici.

Les détails sont plutôt vagues , certains nous parlent d'amputation de la jambe , d'opération ...Nous demandons à rencontrer les parents mais ils vivent sur la toute petite île au milieu de la baie ,Garza. Il est un peu tard , rendez vous est pris pour les voir demain matin .

Le lendemain est un jour spécial pour Rémi , c'est son anniversaire !

Nous prenons un petit déjeuner agrémenté du gâteau d'anniversaire préparé par Kalo et Lia très tôt ce matin , avant de partir en banca , les bateaux locaux .





      On nous attend sur l’île . La famille de Melkhior , qui s'appelle en réalité Mark , nous attend.Sa maman , sa grand mère et son grand père sont là , ses frères et sœurs. On nous raconte qu'il est tombé d'un arbre quelques jours plus tôt . Il s'est cassé le fémur et le poignet et une branche lui a perforé le ventre . Nous apprendrons plus tard qu'elle lui a en fait percé l'intestin .La famille ne peut pas payer les frais d’hôpitaux . Les premiers secours ont été donnés mais il reste encore beaucoup de frais qui viendront s'ajouter à cette lourde dette.



Nous avions décidé de participer aux frais car il nous reste 35 euros de donations ,mais devant le désespoir d'une maman , il est dur de ne pas aller au bout de son geste .Comment se dire qu'on peut sauver un enfant pour quelques centaines d'euros et qu'on ne l'a pas fait . Rémi prend les devants sur le reste de l'équipe . Il veut que cet anniversaire reste à jamais marqué du plus beau des cadeaux en offrant de payer lui même le compléments des frais . Nous partons pour l’hôpital régler la situation de Mark . Les visages s'éclairent et les mains frappent de joie dans la petite cabane . En route ...




Nous pensons à la douleur de Mark . Il nous faut une demi heure de banca , une petite heure de tricycle (side-car rudimentaire) et 8 heures de mini bus pour arriver à l’hôpital, fourbus ! Qu'en a t il été pour lui avec deux fractures et les intestins perforés , mieux vaut ne pas y penser.


                               
                                                                                                                                                                                                                     Le pauvre bonhomme de 12 ans ouvre de grands yeux en voyant entrer dans sa chambre quatre géants blancs mal coiffés ! Heureusement en route nous avons retrouvé son papa qui revenait au village pour trouver des fonds et il a fait demi tour pour nous accompagner .
Il était temps . Faute d'argent , les antibiotiques ne lui étaient donnés que toutes les 16 heures au lieu de 8 depuis deux jours. Son fémur n' a pas été opéré et son poignet est encore sans plâtre . On nous dit que son état doit se stabiliser avant . Il faut d'abord être sur qu'il n'y a pas d'infection suite à l'opération des intestins .

Nous passons une nuit et la journée du lendemain à Calapan pour acheter les médicaments pour la semaine à venir et payer les frais de la première intervention .


                                   
                                         
                                       

Nous rencontrons le médecin qui doit lui mettre une broche au fémur. Nous espérons que le fait de savoir que nous le prenons en charge va le motiver à intervenir vite et bien .Il est incapable de nous dire combien coûtera encore cette intervention.



Nous devons rentrer . Mark est un petit garçon adorable .Il nous parle en nous prenant les mains , plein de confiance .Il n'a jamais eu l'occasion de pratiquer son anglais en dehors de l'école. Il est loin de sa famille et de son île de 1km qu'il n'a jamais quitté que pour le village d'à coté . Il est dans cette grande ville , dans une chambre qu'il partage avec quatre autres personnes .Les douleurs de son bras et de sa jambe se rappellent à lui à chaque mouvements. Ses yeux laissent échapper quelques larmes quand nous le quittons en lui laissant un petit souvenir.

 La facture étant réglée son papa va encore pouvoir passer quelques jours à ses cotés .

Sur le retour nous faisons une halte pour couper un peu la distance et visiter la ville de Roxas.

Nous retrouvons nos bateaux après 3 jours d'absence , tout va bien mais nous sommes épuisés. Nous irons revoir la famille de Mark demain.

                                           

                                               
                                    


                                               

Cette fois encore on nous attend , mais avec des coquillages et du poisson grillé. Les grands parents , oncles et tantes se sont réunis pour partager ce moment avec nous . Nous leur montrons des photos de Mark. Sa maman a enfin réussi à partir à son tour pour lui rendre visite . Nous les quittons plein d'espoir de voir guérir notre petit bonhomme .

Il reste encore le problème de l'opération du fémur. Nous gardons contact avec une personne de Alibog qui a un téléphone et qui pourra nous contacter.

Pas facile tous les jours la vie aux Philippines ......







                                                

                                                                    

                                                        

Dernière photo avec toute la famille avant de se séparer
                                                                        

Avec la grand mère de Mark
                                                           


mardi 18 février 2014

Tambis suite et fin

Suite et fin de l’opération Tambis Palompon

       Nous n'avons pas écrit depuis un moment car nos activités devenaient quelque peu monotones. Tous les jours nous refaisions le tour de presque tous les chantiers. L'argent commençant à manquer nous n'avons pas entamé de nouveaux chantiers. Nous avons préféré finir les chantiers en cours jusqu'à emménagement des bénéficiaires . Rien ne nous fait plus plaisir qu'une famille qui s'installe à nouveau dans sa maison reconstruite.
      Nous avons un peu bousculé ceux qui n'utilisaient pas le matériel fourni, le reprenant parfois  pour le donner à un autre qui en avait besoin tout de suite. Un matin nous sommes allés voir la famille d'Assaya qui vivait toujours dans sa cabane alors que sa maison n'avançait plus. Nous avons discuté longuement avec lui pour comprendre enfin que le scieur de bois à la tronçonneuse se faisait payer, et qu'il n'avait pas assez d'argent pour continuer. Poursuivant notre enquête vers les autres propriétaires nous apprenons que Jerry, le capitaine barangay, avançait l'argent de la coupe mais que petit à petit les gens devraient rembourser au fil des récoltes. Nous pensions comme nous avait dit Jerry que le bois était gratuit, qu'il prêtait sa tronçonneuse et que l'opérateur était un volontaire.  En fait l'opérateur n'était pas volontaire du tout . Il peut gagner en une seule journée dix fois le salaire d'un ouvrier normal car il a un grand savoir faire . Jerry voulait à tous prix honorer sa promesse de fournir le bois et continuait sans rien dire à payer l’essence et l'opérateur. Nous ne voulons surtout pas que les bénéficiaires des maisons aient à payer quoi que ce soit . La décision de reconstruire les maisons est la notre et nous ne voulons pas faire supporter à qui que soit les conséquences de nos décisions. Nous avons une longue discussion avec Jerry, nous faisons le point sur qui devait payer quoi et nous remboursons Jerry, ainsi que les propriétaires qui avaient déjà remboursés une partie, nous allons les voir un par un et en présence de Jerry nous leur disons que leur dette est annulée. Leur soulagement fait plaisir à voir.
              Cet épisode renforce la confiance que l'on avait déjà en Jerry . Il préférait payer sans rien dire jusqu'à épuisement de ses économies plutôt que de se dédire, alors que le cyclone l'a privé de tous ses revenus. Il exploitait les cocotiers en achetant le droit d'exploiter à des propriétaires de cocoteraies. Quand hayan est passé il avait déjà payé des droits sur des terrains qui désormais ne rapporterons plus rien.
             Le cocotier est ici la seule source de revenu   pour beaucoup de gens. Le cyclone les prive de leur unique ressource pour au moins un an.La moitié des cocotiers sont par terre, les autres doivent refaire des feuilles avant de refaire des fruits. Pour le moment leur feuilles pendent lamentablement.
              Nous avons rencontré trois jeunes allemands qui font partis de l'association Green Helmets . Le but de cette association est de reconstruire des maisons, mais avec beaucoup plus de moyens . Leurs maisons ont des fondations en béton , les poutres de structure sont très épaisses. Elles nécessitent beaucoup de bois pour les construire.  Nous sympathisons. Ils nous raconte leurs problèmes d'intégration avec certains des officiels de Palompon . Ils nous parlent d'une taxe que le Barengail capitaine de leur quartier leur fait payer sur chaque arbre qu'ils utilisent.Cela nous étonne. Avant notre départ, nous les accompagnons chez le maire de Palompon pour essayer d'améliorer leurs relations. Il y a apparemment aussi quelques problèmes politiques, la personne qui les héberge a eu des déboires avec le maire  .Nous restons dans le bureau alors qu'ils expliquent leurs problèmes .  Ils en arrivent à la question de la taxe . Nous tombons des nues . Nous comprenons notre méprise: pour construire leur fameuses maisons ils coupent des cocotiers sur pied! La taxe est de cinquante centimes d'euro. Nous n'avions même pas imaginé qu'ils pouvaient avoir eu l'idée de couper des arbres vivants alors qu'il y a tant d'arbres tombés, sachant qu'ici les arbres ont plus de valeur que les maisons. Nous sommes dégoûtés , nous qui réfléchissons à deux fois avant de planter un clou dans un arbre!  S'il vous plait ,si Green Helmet vous demande de l'argent pour leur projet ne leur donnez rien , ils coupent le seul moyen de subsistance qui leur reste à des gens qui ont déjà tout perdus. Ils auront des maisons solides mais devront chercher ailleurs leur maigre revenu.
         Jacques de son coté aide une vielle dame à reconstruire sa cuisine dévastée par Yolanda . Il trouve des volontaires alentour et à la force de ses bras redresse la cuisine qui faisait triste mine .La vielle dame est aux anges , Jacques aussi . Il fait plus ample connaissance avec ses volontaires, et leur vient également en aide.
         Presque toutes les maisons sont finies . Nous avons reconstruit entièrement ou partiellement une trentaine de maisons. Nous n'avons pas compté exactement combien de personnes nous avons relogées , mais ça doit approcher les cent cinquante âmes, les familles comptent beaucoup d'enfants aux Philippines, et tout ça grâce aux donations si généreuses . Il est temps de fêter le Salu-Salu , sorte de pendaison de crémaillère . Chacun des bénéficiaires apportent ce qu'il peut : poulet , canard, dinde,riz , patates douces et autres plats. De notre coté nous ne pouvions venir les mains vides , nous décidons d'acheter un cochon. Le maire de Palompon possède un élevage de porcs, il s'occupe de tout et participe aux frais . Le cochon sera livré cuit le jour dit.  La petite fête commence vers 11h. Nous venons accompagnés de deux musiciens que nous avons rencontré à Palompon par l'intermédiaire de Jacques, qui est notre" chargé de communication" sur place . Nous avions promis à Jerry d'écrire une chanson sur son village . Pendant deux semaines cette petite ritournelle a fait son chemin . Nous l'avons écrite ensemble , mise en musique et  répétée avec des musiciens et les enfants de l'école . Quelques habitants de Tambis qui nous ont aidé au niveau de la prononciation des paroles en Vizaya. Aujourd'hui nous sommes fin prêts. Après la séance des discours , notamment celui très émouvant de Jerry, qui nous avouera plus tard ne pas avoir dormi de la nuit pour le mettre au point. Nous montons sur scène avec nos musiciens, Aris à la guitare , Johnny au clavier ,Romy le rescapé de Tacloban. Jerry chante avec nous , Olong le chauffeur de notre véhicule joue du tambourin. Tous les enfants de l'école sont debout devant la scène, faisant face au public . Jacques est  au violon,Rémi à la guitare. Nous faisons un petit succès et nous prenons beaucoup de plaisir à chanter cette chanson ou nous disons aux gens de Tambis qu'ensemble on forme une grande famille et que nous aussi nous nous sentons appartenir à la communauté de Tambis.

Nous devons faire un petit discours nous aussi

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Un délicieux festin nous attend
Les Philippins adorent les séances photo , nous serons littéralement mitraillés !

         Le cochon disparaît en dix minutes,c'est le plat de fête aux Philippines. Nous qui pensions que notre"lechon" était trop gros!
          Lia a peint des plaquettes en bois avec le nom de chaque famille pour accrocher devant les maisons , et chacun est venu sur la scène pour recevoir cette petite attention.
          Jacques qui a les doigts qui le chatouillent fait un duo endiablé avec Johnny qui ne demande que ça.
          On a aussi remercié les volontaires qui nous ont aidé pendant quinze jours . La veille nous avons fait le tour de leurs maisons pour voir ce qu'il leurs manquait . Nous leur fournissons des tôles pour réparer leurs toits qui eux aussi ont été endommagé par le typhon.
La maison d'un des volontaires que nous découvrons à l'écart du village
           En même temps nous avions visité ce qui reste de la maison de Lando , qui est le simple d'esprit du village : une maison de deux mètres sur deux réalisée avec des branches et couverte d'une tôle. Nous fournirons des tôles à Lando aussi . Les volontaires nous ont promis de construire cette maison après notre départ , et Jerry se chargera de nous envoyer des photos .
La maison de Lando
          Notre dernière réalisation sera la rénovation du "pigeonnier", nom donné à cause d'une sorte de tour . Habitée par trois personnes , cette construction fait de morceaux disparates de bois a tenu pendant le typhon , seul le toit est parti , nous offrons des tôles.C'est une famille très pauvre du village.
Le "pigeonnier"
                Cette journée restera à jamais gravée dans nos mémoires, c'était l'apothéose de tout ce qui s'est passé pendant ces quinze jours. Les gens auront eu des maisons pour s’abriter, et nous auront reçu en échange cette journée .

                                         Merci "people of Tambis"





               Après tout ça nous avons pris quelques jours de vacances . Le Mayor de Palompon nous a proposé de passer quelques temps sur l’île de Calangaman   , qui n'est pas habitée et en principe pas autorisée aux voiliers . Elle était utilisée pour les visites touristiques avant d’être touchée par Yolanda .

             Nous en profitons pour y réparer l'installation électrique des panneaux solaires , ce qui nous prendra deux jours.






         Nous réparons deux lampadaires , installons de la lumière dans la cuisine et les tentes pour les travailleurs.

         Le lampadaire qui fait une belle lumière le soir sur un terrain plat comme la main qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un terrain de boules du sud de la France. Kalo et Lia sortent leur boules de pétanque de leur bateau et nous jouons avec les travailleurs et les pécheurs qui séjournent sur l’île. Le "phénomène" pétanque prend de l'ampleur et nous ne voyons pas comment on pourrait partir sans laisser les boules sur place , tant le lieu est approprié. Nous leur apprenons même à dire "putain con" à la marseillaise quand ils loupent un point.

Les travailleurs déplacés sur l’île n'en reviennent pas de se voir offrir les boules , on  arrose un peu l'évènement au rhum  local! 

Le jeu appartient à l’île et ses occupants 

            Jerry passe nous voir une dernière fois avec sa famille , Romy et sa femme les accompagnent. Nous apprenons qu'elle vient d'être diagnostiquée d'un cancer du sein ,gros comme une mandarine .C'est un nouveau cataclysme dans leur vie.  Nous passerions bien des semaines sur cette île , mais d'autres îles nous attendent ,plus belles les unes que les autres.

            Nous sommes actuellement sur les îles "Gigantes" , c'est magnifique , mais c'est une autre histoire.

mardi 28 janvier 2014

L'histoire de Romy , survivant de Tacloban

                 L'histoire de Romy

                 Romy est un habitant de Tambis . C'est un ami de Jerry. Un matin nous les invitons à prendre un café sur Surya . Romy nous raconte son histoire:

                  Le jour du passage du typhon Yolanda, il était au travail dans la ville tristement célèbre de Tacloban. Il était seul dans son bureau situé au rez-de-chaussée. Prévenu de l'imminence du typhon il se préparait a subir ses assauts ,sans trop d'appréhension  car le bâtiment dans lequel il travaille est un bâtiment solide.
                  Quand les premiers coups de vents arrivent ils sont accompagnés de fortes précipitations , et l'eau de pluie commence à pénétrer dans le bureau. Rien de grave à priori. Romy place tout de même autour de la porte des bouts de tissus pour éponger. Il s'amuse à prendre des photos de la tempête à travers la fenêtre. C'est déjà très impressionnant ,des objets de toutes sortes volent dans la rue.

                   Il s'aperçoit bientôt que l'eau entre dans le bureau malgré les chiffons. Il remarque également que la couleur de  l 'eau a changée, elle est devenue très boueuse.Le niveau monte rapidement , il devine à l'extérieur une forte pression. Romy décide  rapidement de quitter les lieux pour trouver un endroit plus sur. Il tente de pousser la porte pour sortir , mais la pression est telle qu'il est impossible d'ouvrir. Le niveau monte toujours , au niveau de la taille , puis très vite des épaules . La fenêtre est armée d'une solide grille , le plafond ne permet aucune issue . Tout flotte dans la pièce autour de lui .Et il pense que sa dernière heure a sonné . Par chance , il se rend compte que l'eau pousse si fort sur la porte que le bas est en train de se tordre. Il tire dessus de toute ses forces et parvient à faire un passage . Une dernière respiration profonde et il plonge pour sortir de cette prison.

                  A l'extérieur c'est un cataclysme . Il ne voit pas a plus de deux mètres mais par chance il attrape un poteau électrique à l'angle de la maison. La ville est devenue un enfer . Les vagues de boue arrivent de tous cotés et le submergent . Il monte de plus en plus haut sur le poteau jusqu'à en atteindre le sommet . L'eau monte toujours . Il sait qu'il va devoir lâcher prise pour ne pas être submergé .

                  Il aperçoit un bidon vide qui flotte. Il décide que c'est sa seule chance de se maintenir hors de l'eau , il quitte son refuge et par à la dérive dans cette tempête de boue.Il se sent à bout de forces.

                  Soudain des voix . Le toit d'une petite maison flotte près de lui . Quatre personnes , dont un enfant , en compagnie d'un chien ont trouvés refuge dessus . Ils l'appellent et l'aident à monter . Romy peut enfin relâcher ses muscles endoloris par tant d'efforts .

                 Ce repos est de courte durée car soudain le toit se met à pencher dangereusement . Il va couler. Romy se précipite de l'autre coté et l'empêche de basculer en s'accrochant à d'autres débris. C'est une terrible épreuve car il lui faut lutter contre le courant et le vent. De multiples objets volants viennent le frapper avec violence . Il sait qu'il n'a pas d'autre chance de survivre et il tient .

                 Quand le niveau de l'eau aura baissé suffisamment , le toit va à nouveau retoucher terre et ces cinq personnes auront survécus à un véritable enfer.

                  Quelques heures plus tard le typhon détruisait sa maison dans le village de Tambis .Ses économies , ses vètements , ses objets personnels seront là encore détruits pour la plupart . De Tacloban ,il ne reste plus rien à Romy , il n'a sauvé que son étui à cigarettes . Il nous le montre en riant .

                Pendant 5 jours il n'aura aucun moyen de prévenir ses proches pour leur dire qu'il est en vie .La ville est méconnaissable . Les corps attendent au bord des routes pour être identifier .C'est une deuxième épreuve.

                Aujourd'hui il dit en plaisantant qu'à son retour sa femme l'a embrassé comme elle ne l'avait pas fait depuis 20 ans et qu'il a au moins gagné ça !

                 Avant , il n'aurait pas prêté sa précieuse guitare à son meilleur ami . Aujourd'hui elle est détruite quelque part dans les décombres de Tacloban et ça n'a aucune importance pour lui parce qu'il est en vie.

                 Lorsque nous avons rencontré Romy, il nous a dit qu'il avait un travail et qu'il nous fallait aider ceux qui avaient encore moins que lui . Il va se débrouillé . Nous n'avons plus les moyens de reconstruire sa maison mais nous savons qu'il ne nous en veut pas . Il nous a même fait cadeau d'un plat très ancien , lui qui n'a plus rien...
                 

jeudi 23 janvier 2014

jeudi 23 janvier






Cette maison a eu la chance de recevoir un toit de la mairie . Jacques trouve des volontaires pour avancer le reste des travaux



Réparation de fortune chez cette vieille dame . 

Jacques décide de passer à l'action





Lamaison de Dodong avance


 


mercredi 22

Maison de Rony nous relogeons














La maison d'Assayas encore pour quelques jours


nouvelle maison d'assayas en construction

Maison d'assayas de profil..8 personnes y vivent

le repas de midi

les enfants écxités après la répétition de l'hymne de Tambis




ici nous avons refait que le toit





En grande négociation , bernardo demande plus de bambous pour terminer les murs


ces toits ont été refait avec l'aide du mayor de Palompon





patate douce violette à l'intérieur





Bernardo est content, il va les avoir ses lattes de bambou